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Contexte et enjeux

La plupart des systèmes d’élevage sont de plus en plus remis en cause du fait qu’ils sont axés sur une recherche accrue de performance des facteurs de production et qu’ils ne prennent pas en compte de façon prioritaire la préservation du bien-être et de la santé des animaux. Passer d’une vision qui considérait la santé et le bien être à la marge du système d’élevage, à celle où ils deviennent des priorités dans la conception des systèmes d’élevage, implique une réflexion sur la place des animaux dans le système de production ainsi qu’une évolution des pratiques. Cette évolution repose toutefois sur une recherche de compromis entre divers aspects des systèmes d’élevage (notamment le logement, l'alimentation et la reproduction des animaux), le respect de l’environnement, le travail de l’éleveur et la profitabilité des exploitations. En d’autres termes, la compréhension des interactions potentielles (antagonismes et synergies) entre ces éléments est nécessaire pour la conception des systèmes d’élevage, et donc la transition agroécologique vers des pratiques d’élevage et des organisations de filières plus durables.

Objectifs

Les compromis ont toujours été au cœur des décisions dans les systèmes d’élevage. Dans le cadre de ce consortium, nous nous intéressons particulièrement aux effets de l’irruption de la santé et du bien-être comme facteurs à prendre en compte prioritairement dans la prise de décision pour l’établissement d’un compromis au service de la conception d’un système de production. Trois niveaux de questions sont considérés :

1. Analyse lexicale et sémantique : définition des concepts et termes, et leur sens
   • Le concept de compromis, les termes arbitrage, interaction, synergie, antagonisme, etc., ont-ils la même signification, la même acception selon les disciplines de recherche, les acteurs, objets et systèmes d’étude ?
2. Construction des paramètres de la santé et du bien-être à l’échelle de l’animal et du troupeau
   • Comment, quand et dans quelles conditions ; qualifier et quantifier : 
     • la santé et le bien-être des animaux d’élevage ?
     • les interactions entre le bien-être et la santé, puis avec d’autres fonctions (e.g. reproduction) ?
   • Comment utiliser ces paramètres pour construire des indicateurs pour la décision, en connectant ces paramètres centrés sur l’animal ou le troupeau à d’autres composantes techniques ou économiques ?
3. Dynamique d’évolution des compromis antérieurs vers de nouveaux compromis intégrant ces paramètres de la santé et du bien-être
   • Quels facteurs de productions (travail, foncier, troupeaux, consommations intermédiaires, équipements, capitaux) doivent être plus fortement mobilisés au détriment d’autres, en faveur de la santé et du bien-être ? Quelle serait l’acceptabilité par l’éleveur, l’aval et l’amont de la filière, les consommateurs, les politiques…, d’une mobilisation plus ou moins importante de certains facteurs de productions en faveur de la santé et du bien-être, mais au détriment d’autres facteurs ?
   • Quelle pondération de la santé et du bien-être dans l’évaluation de la multi-performance d’un système de production ? Qui décide et sur quelle base ?
   • Comment le curseur de l’acceptabilité se déplace selon les acteurs (éleveur, filières, territoires, politiques et sociétés) ?

Espèces concernées

Panoplie de disciplines pouvant s'impliquer

Ces trois niveaux de questions peuvent mobiliser un large panel de disciplines scientifiques, incluant :

• Les sciences animales, vétérinaires et l'éthologie pour qualifier et quantifier la santé et le bien-être.
• Les mathématiques appliquées pour la construction et la modélisation des indicateurs, la connexion avec les autres dimensions du système d’élevage (alimentation, génétique, critères de choix de mise en réforme des animaux, qualité des produits, débouchés des productions…) et la conception de systèmes d’élevage.
• Les sciences économiques et de gestion pour modéliser et analyser le processus de prise de décision et les stratégies collectives dans les territoires et les filières.
• La sociologie pour analyser le profil des acteurs, leurs capacités à construire ce compromis, à le faire évoluer, la mise en place de normes collectives (politiques publiques ou marchés…), les controverses dans la société et dans la recherche.

Partenariats

• UMR HERBIVORES, départements PHASE et ECOSOCIO
• UMR PEGASE, départements GA et PHASE
• UMR GENPHYSE, départements GA et PHASE
• UMR MoSAR, département PHASE
• UMRs SELMET et TERRITOIRE, départements PHASE et ACT
• UMR BIOEPAR, département SA
• UMR SMART-LERECO et CESEAR, départements ACT et ECOSOCIO
• UMT SESAM, Institut Technique IDELE