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Contexte et enjeux

Le sevrage se définit comme la période de transition d’une alimentation exclusivement lactée vers une alimentation solide. En élevage le terme « sevrage » est associé à la fin de l’ingestion lactée, et a généralement lieu à 21 ou 28 jours d’âge en élevage porcin conventionnel. L’ingestion solide étant faible à ces âges, la transition alimentaire est brutale, contrairement à ce qui peut être observé en conditions de semi-liberté où la transition est progressive jusqu’à l’arrêt complet de l’ingestion lactée entre 12 et 17 semaines d’âge. Le sevrage marque aussi la séparation de la mère, un changement d’environnement et le mélange avec des animaux issus d’autres portées. Cette période est souvent associée à des troubles digestifs et comportementaux qui pénalisent la santé et le bien être des porcelets, induisant une augmentation des intrants médicamenteux et une dégradation des performances technico-économiques. Plusieurs études antérieures ont montré des effets non souhaitables de sevrages précoces (<21j d’âge) sur des paramètres de santé et le comportement mais peu d’études se sont focalisées sur les effets de sevrages tardifs et progressifs plus proches des conditions observées en situation de semi-liberté.

Hypothèses et objectif

• Nous faisons l’hypothèse qu’un sevrage tardif permettrait d’optimiser la maturation digestive et les apprentissages alimentaires avec la mère avant sevrage, permettant de préserver la santé des animaux dans les phases ultérieures de la vie.
• Nous faisons également l’hypothèse que le sevrage tardif serait bénéfique au développement comportemental des porcelets, ce qui leur permettrait une meilleure adaptation aux stress environnementaux et sociaux induis par le sevrage, et favoriserait leur bien-être. Le sevrage tardif pourrait également impacter le bien-être des truies et leurs performances de reproduction.
                        
• L’objectif du projet est ainsi d’évaluer l’impact du sevrage tardif (49 vs 21j) sur la balance entre la santé et le bien-être des porcelets, celui de la truie et les performances zootechniques et de reproduction :
  • Via 2 expérimentations, l’une visant à évaluer l’impact sur la santé systémique et digestive des porcelets et l’autre à déterminer l’impact sur le comportement et les performances des truies et des porcelets, nous obtiendrons de premiers éléments factuels sur les effets favorables et défavorables d’un sevrage tardif qui seront intégrés dans des analyses multivariées et multicritères afin d’identifier les éventuels compromis à arbitrer entre santé, bien être et performances en élevage porcin et ainsi répondre aux attentes sociétales en matière de bien-être animal et contribuer à la réduction de l’utilisation d’antibiotiques.

Espèce concernée

Partenariats

• UMR GenPhySE, INRAE, Département GA : Santé digestive, immunologie, microbiologie et analyse automatisée des comportements
• UMR PEGASE, INRAE, Département PHASE : Comportement, relations sociales et bien-être du porcelet
• UE GENESI, Département GA : responsable du suivi des expérimentations porcines