L. BENOIT - Thèse 2022-2025

La profession vétérinaire et le développement des médecines alternatives : pratiques, marchés et régulation

[Thèse]. Financement : 50% INRAE (ACT et ECOSOCIO), 50% ANR Amagri. Thésarde : Lucile BENOIT

Contexte et enjeux

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INRAE / Florence Carreras

La réduction de la consommation d’intrants médicamenteux est actuellement un enjeu central de santé publique, à la fois pour lutter contre le phénomène de l’antibiorésistance (plans EcoAntibio) et plus largement pour contribuer à la transition agroécologique de l’élevage, reposant sur une gestion préventive de la santé animale en associant une meilleure prise en compte du bien-être animal et une réduction des pollutions environnementales.

Face à ces enjeux, les médecines alternatives sont actuellement considérées comme des solutions potentielles, tout en étant fortement controversées : leurs détracteurs mettent en avant le manque de travaux scientifiques sur leur efficacité pour la santé animale et leur innocuité pour la santé publique. Parmi ces médecines, la phytothérapie, qui repose sur l’utilisation des plantes à des fins thérapeutiques (dont l’aromathérapie qui concerne spécifiquement les huiles essentielles), occupe une place à part. Bien qu’elle soit interdite à des fins curatives, son usage s’accroit dans les élevages notamment en raison d’une quête de naturel et les vétérinaires praticiens longtemps réticents, commencent à proposer des services et des produits en phyto-aromathérapie.

Objectifs

Cette thèse vise à analyser la construction au sein de la profession vétérinaire de savoirs et pratiques en phyto-et aromathérapie, et de comprendre la façon dont se posent les enjeux institutionnels et politiques en matière de régulation des médecines alternatives en santé animale.
Pour cela, deux angles d'analyse complémentaires sont explorés :

  • Le développement de services et produits en phyto-aromathérapie dans les cabinets vétérinaires, avec l’appui des organismes de formation continue et des industriels de l’alimentation animale et de la pharmacie vétérinaire ;
  • La construction de catégories d’expertise et d’instruments d’action publique visant à définir et réguler les usages de produits thérapeutiques à base de plantes.

Espèce concernée

bovin

Encadrants :

Nicolas Fortané (nicolas.fortane[AT]inrae.fr), Florence Hellec (florence.hellec[AT]inrae.fr) et Emmanuel HENRY (emmanuel.henry[AT]dauphine.psl.eu)

Thésarde :

 Lucile  Benoit (lucile.benoit[AT]inrae.fr